Édition 2019-2020 : "Dis-moi dix mots au fil de l'eau"
« Dis-moi dix mots au fil de l'eau »
La nouvelle édition, consacrée à l'eau, invite chacun à étancher sa soif des mots !
Parce qu'elle rassure, inquiète, réconforte, inspire, réjouit, soigne, l'eau croise sans cesse nos existences.
Elle est un bien commun de l'humanité, inégalement partagé dans le monde : ne parle-t-on pas d'un droit fondamental à l'eau ?
10 mots illustrant la thématique
Les mots qui, de près ou de loin, désignent l'eau sont d'une infinie richesse. Dix sont proposés ici, comme autant d'invitations au voyage, à la réflexion, au plaisir, à la poésie.
Jetez-vous à l'eau pour vous en emparer !
aquarelle (nom)
à vau-l'eau (adv.)
engloutir (v.)
fluide (adj.)
mangrove (nom)
oasis (nom)
ondée (nom)
plouf (interj.)
ruisseler (v.)
spitant (adj.)
à vau-l'eau (adv.)
engloutir (v.)
fluide (adj.)
mangrove (nom)
oasis (nom)
ondée (nom)
plouf (interj.)
ruisseler (v.)
spitant (adj.)
Définitions des 10 mots
Source : © 2019 Dictionnaires Le Robert - Le Petit Robert de la langue française ; Le Grand Robert de la langue française.
AQUARELLE
[akwaʀɛl] nom féminin
ÉTYM. 1791 ◊ italien acquarella, de acqua « eau »
1/ Peinture légère sur papier avec des couleurs transparentes délayées dans de l'eau. Faire de l'aquarelle.
2/ Œuvre ainsi obtenue. Une aquarelle de Dufy.
VAU-L'EAU (À)
[avolo] locution adverbiale
ÉTYM. 1552 ◊ de à, val et eau
■ Au fil de l'eau, du courant.
◆ FIG. Aller, s'en aller à vau-l'eau : se perdre, se désorganiser, péricliter. « Voilà tous mes plans à vau-l'eau » (Balzac).
ENGLOUTIR
[ɑ̃glutiʀ] verbe transitif (conjugaison 2)
ÉTYM. Fin XIe ◊ bas latin ingluttire → glouton
1/ Avaler rapidement, tout d'un coup et sans mâcher.➙ dévorer, engouffrer. « Il voit les élèves engloutir viandes et légumes » (Lecomte).
▫ ABSOLT « Les hommes déboutonnés, la face rougie, engloutissaient comme des gouffres » (Maupassant). ➙ se gaver ; FAM. s'empiffrer.
2/ FIG. Dépenser rapidement.➙ dilapider, dissiper, gaspiller, 1. manger. Engloutir de grosses sommes dans une entreprise. « Ces fameuses coquettes qui dévorent et engloutissent en peu de temps les plus gros patrimoines » (Lesage).
◆ (Sujet chose) Absorber, épuiser. « Villa et château eussent englouti plus que le revenu total des Genillé » (Romains).
3/ (XVe) Faire disparaître brusquement en noyant ou submergeant. Séisme qui engloutit une ville. « Les uns, habitants de la terre sèche, se sont vus engloutis par des déluges » (Cuvier).
▫ PRONOM. Un navire qui s'engloutit. ➙ s'abîmer, couler, sombrer.
▫ Une vallée engloutie dans un lac. « Quand le dernier cercle de l'eau se ferme sur un navire englouti » (Suarès).
◆ FIG. POÉT. « Le temps nous engloutit » (Chateaubriand).
FLUIDE
[flɥid ; flyid] adjectif et nom masculin
ÉTYM. XIVe ◊ latin fluidus, de fluere → fluer
I / Adjectif
1/ VX Liquide. « Le sang, véhicule fluide » (La Fontaine).
2/ MOD. Qui n'est ni solide ni épais, coule aisément. Huile très fluide. Pâte fluide. ➙ clair.
3/ (XVIe) PAR MÉTAPH. Ou FIG. Qui coule avec facilité et harmonie. Style fluide. ➙ 1. coulant. « fluide comme un filet d'eau pure, un chant de flûte ruisselait dans l'ombre » (Duhamel).
▫ Souple, ondoyant. Tissu,vêtement fluide.
◆ Qui a tendance à échapper, qu'il est difficile de saisir, de fixer, d'apprécier. ➙ fluctuant, indécis, insaisissable. « En cristallisant les formes si fluides de la vie spirituelle » (Paulhan).
▫ POLIT., MILIT. Situation fluide, instable, changeante.
▫ ÉCON. Marché fluide. ➙ liquide.
4/ En parlant de la circulation routière, Qui se fait à une cadence et à une vitesse normales (sans embouteillages, sans ralentissements). Circulation fluide sur l'autoroute de l'Ouest.
MANGROVE
[mɑ̃gʀɔv] nom féminin
ÉTYM. 1902 ◊ mot anglais, du malais
■ BOT., ÉCOL. Formation végétale caractéristique des littoraux marins tropicaux, où dominent les palétuviers surélevés sur leurs racines. Les mangroves du sud de la Floride. « il sillonnait la mangrove du Robert où grouillaient ces crustacés » (P. Chamoiseau).
OASIS
[ɔazis] nom féminin, parfois masculin
ÉTYM. 1766 ; n. pr.1561 ◊ bas latin oasis, mot grec emprunté à l'égyptien
1/ Endroit d'un désert qui présente de la végétation due à la présence d'un point d'eau. « L'oasis. La tête en haut exposée au feu du ciel, les pieds dans l'eau […], les palmiers montent la garde en rangs serrés » (M. Dib). Cultures, palmeraies d'une oasis. Oasis sahariennes.
▫ PAR COMPAR. « Cette banlieue de Grenade forme comme une oasis enchantée au milieu des plaines brûlées de l'Andalousie » (Stendhal).
2/ FIG. Lieu ou moment reposant, chose agréable qui fait figure d'exception dans un milieu hostile, une situation pénible.➙ îlot. « Dans ce triste quatorzième siècle, le règne de Charles V est une oasis de raison » (Bainville).
ONDÉE
[ɔ̃de] nom féminin
ÉTYM. XIIIe ; « flot » XIIe ◊ de onde
■ Pluie soudaine et de peu de durée. Être surpris par une ondée. ➙ averse.
PLOUF
[pluf] interjection
ÉTYM. 1793 ◊ onomat.
■ Onomatopée évoquant le bruit d'une chute dans l'eau. ➙ ploc.
▫ SUBST. On entendit un plouf.
RUISSELER
[ʀɥis(ə)le] verbe intransitif (conjugaison 4/5/)
ÉTYM. XVIe ; ruceler 1180 ◊ de ruissel, → ruisseau
1/ Couler sans arrêt en formant un ou plusieurs ruisseaux, ruisselets ou filets d'eau. La pluie ruisselait sur les vitres. « des larmes ruisselèrent de mes yeux » (Proust).
◆ FIG. Se répandre à profusion. « La lumière ruisselait dans cet océan de montagnes » (Gautier). Sa perruque « dont les boucles ruisselaient pesamment sur ses épaules » (R. Rolland).
2/ (fin XVIe) Être couvert d'un liquide qui ruisselle. La roche « ruisselait d'eau, de grosses gouttes continues et rapides » (Zola). ➙ dégoutter.
◆ FIG. La pièce ruisselle de soleil.
SPITTANT, ANTE OU SPITANT, ANTE
[spitɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. Date inconnue ; mot d'orig. flamande.
◆ (Belgique). Pétillant. Eau spittante. — Au fig. L'esprit spittant, vif, déluré.
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Édition 2017-2018 : "Dis-moi dix mots sur tous les tons"
Cette nouvelle édition invite chacun à s'interroger sur les multiples usages de la parole : "Dis-moi dix mots sur tous les tons".
Parler, c'est mobiliser la voix, le ton, l’accent : autant de ressources qui créent un espace de liberté où l’improvisation a toute sa place
Parler, c’est mettre son corps en jeu… et en scène ! S’exprimer en public constitue pour chacun un défi qui favorise non seulement la maîtrise de la langue, mais aussi l’estime de soi.
Parler, c’est partager. Dans une démocratie, il s’agit d’argumenter pour convaincre, en un débat respectueux des positions des autres où la parole va de pair avec l’écoute.
Parler, c’est transmettre, par la voie de la littérature orale : mythes, légendes, contes… On a tous une histoire à raconter !
Parler, c’est parfois même parler pour ne rien dire, de tout et de rien, de choses et d’autres…
Parler, c’est surtout un plaisir : le plaisir de la réplique que l’on savoure au moment de la prononcer, du bon mot que l’on a sur le bout de la langue.
Source des définitions : Le Petit Robert 2017
Accent
[aksɑ̃] nom masculin
étym. 1265 ◊ latin accentus
I.
3 (1549) Signe graphique qui note un accent (langues anciennes ; espagnol, langues slaves, etc.).
▫ Signe qui, placé sur une voyelle, la définit (en français). E accent aigu [aksɑ̃tegy] (é : fermé) ; grave (è : ouvert),circonflexe (ê : ouvert ; plus long à l'origine).
▫ Signe diacritique analogue (à ; où).
▫ Caractère typographique correspondant à un accent graphique.
II.
1 (1559) Ensemble des inflexions de la voix (timbre, intensité) permettant d'exprimer un sentiment, une émotion. ➙ inflexion, intonation. « L'accent est l'âme du discours » (Rousseau).
III.
(1680) Ensemble des caractères phonétiques distinctifs d'une communauté linguistique considérés comme un écart par rapport à la norme (dans une langue donnée). L'accent lorrain, du Midi, normand. Avoir l'accent italien, anglais (en français) ; l'accent français (en espagnol). « C'est ce qu'elle me dit en français, avec son accent de rocaille et de chant, cet accent italien des films qu'on aimait » (V. Olmi).
▫ Absolument Prononciation qui diffère de la norme et qui est rattachée à un fait géographique. Avoir un léger accent. Perdre son accent. Spécialement L'accent du sud de la France (pour les locuteurs du Nord). Parler avec l'accent ([avelasɑ̃]).
Bagou
[bagu] nom masculin
étym. fin xviiie ; bagos xvie ◊ de bagouler « parler inconsidérément » (1447) ; de 2. goule
■ Loquacité tendant à convaincre, à faire illusion ou à duper. ➙ faconde, loquacité,
fam. tchatche, volubilité. Avoir du bagou, un bon bagou (➙ baratineur).
▫ On écrit aussi bagout. « Elle ne le cédait à aucune marchande du carreau pour le bagout » (Nerval).
Griot, Griotte
[gʀijo, gʀijɔt] nom
étym. vers 1680 ; guiriot 1637 ◊ peut-être portugais criado, de criar « nourrir, éduquer »
■ En Afrique, Membre de la caste de poètes musiciens, dépositaires de la tradition orale. « Les griots du Roi m'ont chanté la légende véridique de ma race aux sons des hautes kôras » (Senghor).
■ homonyme : Griotte.
Jactance
[ʒaktɑ̃s] nom féminin
étym. 1876 « parole » ◊ de jacter
■ FAM.,VIEILLI Bavardage.
Ohé
[ɔe] interjection
étym. 1834 ; oé 1215 ◊ latin ohe
■ Interjection servant à appeler. Ohé ! là-bas ! Venez ici. Ohé, les gars !
Placoter
[plakɔte] verbe intransitif
étym. 1900 ◊ de placoter « patauger » et « s'amuser à des riens », métathèse de clapoter
■ (Canada) Fam. Bavarder. ➙ 2. causer, converser, papoter ; régional jaser. Elle « placote avec bonheur, elle parle de tout ce qui se passe » (M. Laberge).
◆ Cancaner. ➙ régional mémérer. « On a tellement placoté sur son compte dans la famille » (Y. Beauchemin).
▫ Nom masculin (1909) placotage.
Susurrer
[sysyʀe] verbe
étym. 1539 ◊ bas latin susurrare, onomatopée
1 Verbe intransitif Murmurer doucement. ➙ chuchoter. « Sa voix fade susurrait, comme un ruisseau qui coule »(Flaubert).
2 Verbe transitif « Elle susurre quelques mots que je n'entends pas » (C. Orban).
Truculent, ente
[tʀykylɑ̃, ɑ̃t] adjectif
étym. fin xve, repris xviiie ◊ latin truculentus « farouche, cruel »
1 Vieux. Qui a ou qui veut se donner une apparence farouche, terrible. « Des gaillards à mine truculente […] frappaient sur les tables des coups de poing à tuer des bœufs » (Gautier).
2 (1872) Mod. Haut en couleur, qui étonne et réjouit par ses excès. Un personnage truculent. ➙ pittoresque.
▫ (Choses) La prose truculente de Rabelais. ➙ savoureux.
Voix
[vwɑ] nom féminin
étym. fin xe ◊ du latin vox, vocis → vociférer
I. Phénomène acoustique
Son humain
1 Ensemble des sons produits par les vibrations des cordes vocales. Émission de la voix. ➙ articulation, phonation, voisement ; vocal. Altération, modification de la voix (enrouement, extinction de voix, mue). Perte de la voix : aphonie, mutité, mutisme. Être sans voix : être aphone ; fig. rester interdit sous l'effet de l'émotion. ➙ muet.
◆ la voix, organe de la parole. De vive voix : en parlant ; oralement. Je le remercierai de vive voix. Parler à voix basse, à mi-voix, à voix haute ; à haute et intelligible voix. Élever* la voix. Couvrir la voix de qqn, en parlant plus fort que lui. Baisser la voix. Reconnaître la voix de qqn, reconnaître qqn à sa voix. « L'inflexion des voix chères qui se sont tues » (Verlaine). Tousser pour s'éclaircir la voix. Par extension « Les énormes voix des haut-parleurs »(Camus).
▫ Cin. Voix dans le champ*, hors champ* ; voix in, off*.
▫ La voix, exprimant les sentiments, les émotions. D'une voix gaie, gouailleuse, autoritaire. ➙ 2. ton.
▫ Voix de synthèse, voix artificielle, reconstituée par des moyens informatiques.
IIII. Abstrait
1 Ce que nous ressentons en nous-mêmes, nous parlant, nous avertissant, nous inspirant. ➙ appel, avertissement, inspiration. La voix de la conscience, de la nature. La voix du sang*. La voix de la raison. ➙ avis, conseil. Les voix intérieures.
Volubile
[vɔlybil] adjectif
étym. 1812 ; « changeant » début xvie ◊ latin volubilis
1 Bot. Se dit d'une tige grêle qui ne peut s'élever qu'en s'enroulant autour d'un support.
▫ Plante volubile, à tige volubile. Le sens d'enroulement des plantes volubiles peut être dextre (liseron) ousénestre (houblon).
2 (1897 ; voluble 1824) Courant. Qui parle avec abondance, rapidité. ➙ bavard*, loquace. Être volubile (cf. Avoir la langue* bien pendue). « Éloquente, grandiloquente, volubile, […] agitant autour d'elle des paroles nombreuses » (Colette). « Elle se lança dans une volubile explication » (Martin du Gard).
▫ Adverbe volubilement. « une voix de femme qui parlait volubilement » (Le Clézio).
■ contraire : Silencieux
Semaine de la
langue française et de la Francophonie du 18 au 26 mars 2017
La nouvelle édition "Dis-moi
dix mots sur la Toile" met
à l'honneur le numérique. Si le
français moderne est parlé et écrit depuis le XVIIe siècle, il est intéressant
de voir son adaptation à des contextes technologiques en constante évolution.
Les dix mots choisis ont pour point commun d'être issus
du monde virtuel, empruntés au monde physique et de présenter un fort
« potentiel poétique » : avatar, canular, favori,
fureteur, héberger, nomade, nuage et pirate. À
l'exception de deux termes, qui ont été créés plus récemment : émoticône, figure exprimant une émotion et télésnober qui désigne le fait de regarder son
écran quand un interlocuteur s'exprime.
Avatar
[avataʀ] nom masculin
ÉTYM. 1800 ◊ sanskrit avatâra « descente »
1. Dans
la religion hindoue, chacune des incarnations du dieu Vishnou.
2. FIG. (1822) Métamorphose,
transformation. Après de nombreux avatars. « cette
Cisalpine s'appellera République italienne, puis, par un nouvel avatar, Royaume
d'Italie » (Madelin).
3. (1916) Par
contresens (généralt au plur.) Mésaventure, malheur. On a
eu toutes sortes d'avatars au cours de ce voyage.
4. (du
sens 1er, par l'anglais) Représentation virtuelle créée
par un internaute pour évoluer dans l'univers des jeux en ligne. Choisir
un avatar et un pseudonyme.
CITATION «
L’homme ressemble très exactement à son avatar dans le
jeu : cheveux courts coiffés à la romaine ; muscles étonnants, dont
Nano ignorait jusque-là l’existence…» Rom@, Stéphane Audeguy,
Gallimard, 2011
Canular
[kanylaʀ] nom masculin
ÉTYM. 1913 ◊ latinisation
plaisante de canuler
Famille
étymologique ⇨ CANAL.
1. Mystification. Monter,
faire un canular.
▫ PAR
EXTENSION Blague, farce ; fausse nouvelle.
2. (recommandation
officielle pour remplacer l'anglais hoax) Fausse information
propagée par messagerie électronique.
▫ Adj. canularesque, 1895.
CITATION « Le
passage de l’an 2000, décrit un peu partout sur la planète comme le
"hara-kiri du cybermonde », avait finalement pris les apparences d’un
gigantesque canular. L’humain, lui, était tout le contraire.» Innocenti,
Eric Descamps, Éditions Atine Nenaud, 2015
Émoticône
[emɔtikon] nom masculin
ÉTYM. 1996 ◊ anglais emoticon (1990),
de emoti(on) et icon
■ ANGLIC. Suite
de caractères alphanumériques utilisée dans un message électronique pour former un
visage stylisé exprimant une émotion, représentant un trait physique,
une action, un personnage…
▫ On
trouve aussi émoticône, n. f. Recommandation
officielle frimousse.
[émoticône,
n. f. et émoticone, n. m. ont exactement le même sens – F. de Lagasnerie, 1er
avril 2016]
CITATION «
Émoticône ! Émoticône ! Est-ce que j'ai une gueule d’émoticône ?» Telo
Nordu, Frédéric Saenen, Pwincom
Favori, ite
[favɔʀi, it] adjectif et nom
ÉTYM. 1535 ;
fém. 1564 (favorie 1541) ◊ italien favorito,
ita, participe passé de favorire
« favoriser » ; cf. moyen français favorir, de faveur
I. Adj.
1. Qui
est l'objet de la prédilection de qqn, qui plaît particulièrement. ➙ préféré. Balzac est son auteur
favori. C'est sa lecture favorite, son livre de chevet. « Le
vieillard aimait beaucoup le trictrac, jeu favori des gens d'Église » (Balzac).
2. Qui
est considéré comme le gagnant probable. Ce cheval est
parti favori.
II. N.
1. VIEILLI Personne
qui a les faveurs (de qqn). Cet acteur est le favori du public.➙ coqueluche. C'est le favori de sa
maman. ➙ chouchou, préféré. « Elle
était la bête noire des unes et la favorite des autres » (Beauvoir).
2. N. m. HIST. Celui
qui occupait la première place dans les bonnes grâces d'un roi, d'un grand
personnage. ➙ aussi favorite.
3. N. m. TURF Le
cheval considéré comme devant gagner la course. Il a joué le
favori. Les favoris et les outsiders.
4. N. m. INFORM. Adresse
d'une page, d'un site web choisie par l'internaute et mémorisée par le
navigateur, en vue de faciliter l'accès ultérieur à ce site. ➙ marque-page, signet. « il
ouvrit un navigateur Internet et déroula la barre des favoris » (F. Thilliez).
III. N. m. pl.
Touffe de
poils qu'un homme laisse pousser sur la joue, de chaque côté du visage. Il
porte des favoris.
➙ 1. patte (de lapin), rouflaquette.
CITATION
« Mme Swann
me répondit :
-mais vous
devez être plus avancé que moi dans ses
confidences,
vous qui êtes le grand favori, le grand
crack, comme
disent les Anglais.»
À la
recherche du temps perdu, Marcel Proust, 1918
Fureteur,
euse
[fyʀ(ə)tœʀ,
øz] nom et adjectif
ÉTYM. 1514 ◊ de fureter
1. VIEUX Celui
qui chasse avec un furet.
2. (1611) MOD. FIG. Personne
qui cherche, fouille partout en quête de découvertes.➙ chercheur, fouilleur.
◆ Adj. (1806) ➙ curieux, fouineur, indiscret. Yeux
fureteurs. Regard fureteur.
- N. m. Q/C
inform. FURETEUR. Logiciel qui permet la navigation, la recherche et la
consultation d’information dans un système hypertextuel, principalement le Web.
navigateur,
logiciel de navigation. Fureteur Internet.
CITATION « Le
père Pitou approcha son nez fureteur en hochant la tête en
signe d'approbation.» Au pied de la pente douce, Roger Lemelin,
Éditions de l'Arbre, 1944
Héberger
[ebɛʀʒe] verbe transitif
ÉTYM. v. 1050 ◊ francique °heribergôn « loger
(une armée) » → auberge
Famille
étymologique ⇨ HÉRAUT.
1. Loger
(qqn) chez soi, généralement à titre provisoire. Pouvez-vous nous
héberger pour la nuit ? ➙ abriter, recevoir.
▫ Être
hébergé pendant une semaine par un ami.
2. PAR
EXTENSION Accueillir, recevoir sur son sol. Héberger des réfugiés.
3. INFORM. Assurer
le stockage et la mise en ligne de (un site web, un intranet…).
CITATION « La
Messuguière de nouveau m'héberge, dans le calme de laquelle je cherche à
renouer mes pensées.» Journal : 1939-1949, André Gide, 1949
Nomade
[nɔmad] adjectif et nom
ÉTYM. 1730 ;
n. m. pl. 1540 ◊ latin nomas, adis, mot grec,
proprement « pasteur »
1. GÉOGR. Qui
n'a pas d'établissement, d'habitation fixe, en parlant d'un groupe humain qui
se déplace. ➙ 2. errant,
instable, mobile. Peuple, population, tribu nomade.
◆ ZOOL. Qui
change de région avec les saisons. ➙ migrateur.
2. PAR
EXTENSION Vie nomade, d'une personne en déplacements
continuels. ➙ 1. errant, itinérant, vagabond.
3. N. Peuple
de nomades. Les nomades du désert vivent dans des tentes. Nomades à
demi sédentarisés (semi-nomades).
« Les
nomades aux lentes caravanes » (Saint-Exupéry). Nomades qui se
déplacent dans des roulottes. ➙ forain.
◆ DR. Tout
individu n'ayant aucun domicile* fixe, qui se déplace en France, et n'entre pas
dans la catégorie des forains.
4. Appareil
nomade : objet de taille réduite qui permet la consultation,
l'échange d'informations sans être relié à une installation fixe (téléphones,
ordinateurs portables, agendas, répertoires électroniques…). L'informatique
nomade.
▫ Travailleur
nomade, qui utilise ce type de technologie pour travailler en toute
circonstance, lors de ses déplacements.
« permettre
à l'internaute nomade de rester connecté de chez lui » (Le Monde, 1999).
■ CONTRAIRES : 1. Fixe, sédentaire.
CITATION «
Quand donc cesserait cette transhumance de nomade s’enfonçant
chaque année plus loin dans une forêt que la cognée reculait sans cesse ?» La
Butte-aux-Anges, Bertrand Leblanc, 1982, Coll. Roman québécois
Nuage
[nɥaʒ] nom masculin
ÉTYM. 1564 ◊ de nue, qu'il
a remplacé
1.
Amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes maintenues en suspension
dans l'atmosphère. ➙ 1. brouillard,
nébulosité ; LITTÉR. nue, nuée ;
cirrus, cumulus, nimbus, stratus. Nuages en flocons. ➙ mouton. Nuages de pluie, qui
portent la pluie. Nuages bas, élevés. Nuages blancs, gris,
noirs. Ciel chargé de nuages (➙ nébuleux, nuageux), couvert
de petits nuages (➙ moutonné).
◆ LOC. Être
dans les nuages : être distrait ; se perdre dans des
rêveries confuses (cf. Dans la lune).
Être sur son
petit nuage : être très satisfait et détaché des choses qui vous
entourent. ➙ FAM. 2. planer.
▫ PAR
MÉTAPH. Nuages noirs à l'horizon: menace, danger.
▫ Ce
qui trouble la sérénité. Bonheur sans nuage.
2.
PAR ANALOGIE Amas vaporeux, ou mouvant. Nuage de fumée, de
poussière. Nuage radioactif : concentration accidentelle
d'éléments radioactifs dans l'atmosphère. Nuage volcanique: nuage
de cendres provenant d'un volcan en éruption.
▫ Nuage de sauterelles. ➙ nuée.
▫ Nuage
de lait : très petite quantité qui prend, avant de se mélanger
avec le thé, le café, l'aspect d'un nuage.
3. SC. Ce
qui forme un amas dense. Nuage électronique (autour
du noyau de l'atome). Nuage de points (sur un graphique). Nuage
de tags : représentation visuelle de mots clés, la taille des
caractères étant proportionnelle à leur fréquence.
4. INFORM. Nuage
informatique ; informatique en nuage : mode de gestion
des données d'un client consistant à stocker celles-ci sur des serveurs à
distance.
CITATION « Ce nuage épais,
opaque, d’une étendue de plusieurs milles, arrivait avec un bruit
assourdissant, promenant sur le sol son ombre immense » Cinq
semaines en ballon, Jules Verne, 1863
Pirate
[piʀat] nom masculin
ÉTYM. 1213 ◊ latin pirata, grec peiratês, de peira « tentative »
Famille étymologique ⇨ PÉRIL.
1.
ANCIENNEMENT Aventurier qui courait les mers pour piller les navires de
commerce.➙ boucanier, corsaire,
écumeur, flibustier, forban. « purger les mers des
pirates qui les infestaient » (Bossuet). « La tête
de mort est l'emblème bien connu des pirates » (Baudelaire).
▫ MOD. Des
pirates ont attaqué les boat people.
◆ APPOS. Bateau
pirate, ou pirate : navire monté par des
pirates. Des bateaux pirates.
2. (1969) Pirate
de l'air : individu armé qui prend en otage l'équipage et les
passagers d'un avion.
3. FIG. Individu
sans scrupules, qui s'enrichit aux dépens d'autrui, dans la spéculation. ➙ bandit, escroc, filou, voleur.
◆ Pirate
informatique, qui pirate les logiciels ou s'introduit dans un système
informatique par défi ou pour en tirer profit. ➙ 2. cracker, hacker (ANGLIC.).
4. (v. 1966) APPOS. Clandestin,
illicite. Radio pirate, qui émet sans autorisation. Les
radios pirates. Enregistrement, édition pirate : copie non
autorisée.
CITATION « Une
trentaine de pirates, dispersés dans les haubans, ne perdaient
pas un des mouvements du canot et relevaient certains amers qui devaient leur
permettre d’atterrir sans danger. » L'Île mystérieuse, Jules
Verne, 1874
Télésnober
[telesnɔbe] verbe
1. Consulter
fréquemment son téléphone intelligent en ignorant les personnes physiquement
présentes.
Domaines
d'utilisation : télécommunication, communication sans fil, téléphonie,
psychologie.
CITATION «
Élodie se leva brusquement de sa chaise, se dirigea vers Kevin (qui n’avait pas
même daigné relever les yeux) et lui arracha des mains son téléphone portable
pour le projeter violemment sur le sol : elle ne supportait plus que
l’adolescent télésnobât toute la tablée à chaque souper. » Famie j'vou hè, Frédéric
Saenen, Éditions du Veston en tweet
1. amalgame
2. bravo
3. cibler
4. grigri / gris-gris
5. inuit (e)
6. kermesse
7. kitsch ou kitch
8. sérendipité
9. wiki
10. zénitude
Posters d'années précédentesSur Facebook
Livret
dépliant
Définitions, origines et citations
Vidéos sérendipité
Vidéo kitsch
- ÉDITION 2014: sous le signe de la créativité à la folie!
Fêtez le français du 15 au 23 mars 2014 à l’occasion de la Semaine de la langue française et de la Francophonie !
À TIRE-LARIGOT
CHARIVARI
S’ENLIVRER
FARIBOLE
HURLUBERLU
OUF
TIMBRÉ
TOHU-BOHU
ZIGZAG
Définitions
Présentation
Exposition
Le dépliant
Le livret
La brochure pédagogique
Vidéos des 10 mots
ÉDITION 2016
"Dis-moi
dix mots ... en langue(s) française(s)" : la richesse des
régionalismes francophones
Cette
nouvelle édition met à l'honneur les
variétés du français.
S'il
y a une seule langue française partagée par 274 millions de
locuteurs dans le monde, celle-ci est riche
de la diversité de ses expressions.
Les
dix mots choisis invitent à partir à la découverte du français
parlé dans les différents territoires de la Francophonie :
en
France « chafouin » et « fada»,
au Québec « poudrerie » et « dépanneur », en
Belgique « lumerotte » et «dracher », en
Suisse « ristrette » et « vigousse », en
Haïti « tap-tap » et
au Congo « champagné ».
Chafouin (ine)
[ʃafwɛ̃,
in] n. Employé en France.
ÉTYM. 1611
« putois » ; 1508, terme d’injure ; terme
dialectal ; de chat, et fouin, masc. de fouine.
n.
vx. Personne
qui a une mine sournoise, rusée. Une
mine de chafouin. Une chafouine.
Adj.
Mod. Rusé,
sournois. Air
chafouin. Mine chafouine.
Source
: le Grand Robert, 2015
Champagné
n.
m. Employé au Congo.
Personne
d’influence, aux nombreuses relations.
Source
: Loïc Depecker, Petit dictionnaire insolite des mots de la
francophonie, Paris, Larousse, 2013
Dépanneur
n.
m. Employé au Québec.
Petit
commerce, aux heures d'ouverture étendues, où l'on vend des
aliments et une gamme d'articles de consommation courante.
-
Au Québec, le terme dépanneur s'est
bien implanté. Il est même repris en anglais comme synonyme
de convenience
store.
Source
: Grand dictionnaire terminologique, 2015
Dracher
[dʀaʃe]
v. Employé en Belgique.
Il
drache v. impers. FAM. Il
tombe une pluie battante ; il pleut à verse. Il
drache depuis le matin.
Voir
drache, doucher.
-
Vitalité élevée et stable, en Wallonie comme à Bruxelles. -
Également employé dans le Nord de la France (Nord-Pas-de-Calias,
Ardennes), ainsi qu'au Congo-Kinshasa et au Rwanda.
-
Emprunt au flamand draschen "pleuvoir à verse" (néerl.
standard stortregenen). Voir drache*.
Source
: Michel Francard, Geneviève Geron, Régine Wilmet, Aude Wirth,
Dictionnaire des belgicismes, De Boeck-Duculot, 2010
Fada
[fada]
adj. et n. m. Employé en France.
ÉTYM.
xxe, pour l’orth. actuelle ; xvie, fadas, fadasse, fadat ; cf.
Huguet, cit. Brantôme, d’Aubigné ; provençal mod. fadas ; anc.
Provençal fadatz, dér. de fat « sot, niais », du lat. fatuus «
insensé »
1.
Régional (Midi) Un
peu fou ➙ cinglé. Il
est un peu fada : il en est entiché, il en est fou.
2. N. m. Simple d’esprit ➙ fou. La maison du fada : sobriquet donné par les Marseillais à une construction d’habitation dessinée par Le Corbusier.
2. N. m. Simple d’esprit ➙ fou. La maison du fada : sobriquet donné par les Marseillais à une construction d’habitation dessinée par Le Corbusier.
Source
: le Grand Robert, 2015
Lumerotte
[lymRᴐt]
n.f. Employé en Belgique.
1. Source
de lumière de faible intensité. Mettre
une lumerotte dans la chambre à coucher de la petite. Je
n'arrive pas à lire avec cette lumerotte.
2. Légume (betterave, potiron, citrouille, etc.) évidé et percé de petites ouvertures, dans lequel on place une source lumineuse. Atelier de création de lumerottes. Faire des lumerottes pour la fête d'Halloween.
2. Légume (betterave, potiron, citrouille, etc.) évidé et percé de petites ouvertures, dans lequel on place une source lumineuse. Atelier de création de lumerottes. Faire des lumerottes pour la fête d'Halloween.
- Vitalité
peu élevée en Wallonie et très faible à Bruxelles.
On notera toutefois que ce mot connaît un récent regain grâce aux
activités organisées à l'occasion d'Halloween (tradition
importée, mais qui se diffuse en Belgique), durant lesquelles les
enfants se promènent avec des lumignons.
- Équivalents en fr. de référence : 1. lumignon, connu en Belgique francophone ; 2. citrouille (le plus souvent, ou un autre légume), également employé en Belgique francophone.
- Emprunt au wallon/picard lumrote, loumrote, leumrote (mêmes sens).
- Équivalents en fr. de référence : 1. lumignon, connu en Belgique francophone ; 2. citrouille (le plus souvent, ou un autre légume), également employé en Belgique francophone.
- Emprunt au wallon/picard lumrote, loumrote, leumrote (mêmes sens).
Source
: Michel Francard, Geneviève Geron, Régine Wilmet, Aude Wirth,
Dictionnaire des belgicismes, De Boeck-Duculot, 2010
Poudrerie
n.
f. Employé au Québec.
-
Neige poussée par le vent pendant qu'elle tombe.
-
Neige déjà au sol qui est soulevée et poussée sous l'effet du
vent.
Source
: Grand dictionnaire terminologique, 2015
Ristrette
Employé
en Suisse.
n. m. Petit
café très fort, fait à la vapeur au percolateur.
Boire
un ristrette au bar à café.
(Exc.,
au pluriel) Des ristretti.
Rem.
Correspond à ce que l’on appellerait en France un express serré.
Emprunt
à l’italien (caffè) ristretto « (café) bien tassé, serré »,
avec francisation de la finale pour la variante ristrette, qui est la
seule vraiment courante à l’oral.
adj. Au
sens métaphorique (souvent en lien avec le temps), serré,
limité.
Rem.
Le terme, essentiellement utilisé dans l’expression « c’est
ristrette », s’emploie fréquemment à l’oral, mais se rencontre
rarement à l’écrit. L’utilisation de ristrette comme adjectif
n’a d’ailleurs pas encore d’entrée dans le Dictionnaire suisse
romand.
Source
: André Thibault, Pierre Knecht, Dictionnaire suisse romand, Zoé,
2012
Tap-tap
n.m. Employé
en Haïti.
En
Haïti, camionnette
servant au transport en commun dont la carrosserie s’orne de
peintures naïves représentant
des scènes de la vie quotidienne.
Source
: Stanley Péan [auteur québécois d’origine haïtienne], Zombi
blues, éditions de la Courte Échelle, Montréal, Québec, 1996
Vigousse
adj. Employé
en Suisse.
Vigoureux,
vif, plein de vie, alerte (d'une personne) ; vigoureux, fort,
robuste, résistant (d'un animal, d'une plante).
Pour
son âge, mon grand-père est encore bien vigousse. Il n'est pas très
vigousse, ton hibiscus. C'est le nouveau-né le plus vigousse que
j'aie jamais vu. T'as pas l'air vigousse pour un sou, t'es malade ou
quoi?
Rem.
Rare dans la langue écrite ; pratiquement inusité dans la langue
littéraire.
Première
attestation en Suisse romande : 1887. On trouve le mot sous la plume
de Flaubert dès 1848 (« c’est d’une vigousse et d’une
bestialité inouïes », Par champs et par grèves), de même que
chez les Frères Goncourt (Journal, juillet 1869 et janvier 1889),
mais à chaque fois comme substantif féminin, avec le sens de «
vigueur ». Dans Les Valseuses de B. Blier (1972), en revanche, on
rencontre le mot en fonction d’adjectif : « Et ils trouvaient
quand même la force, ces feignants, de nous faire au passage un bras
d’honneur vigousse, ou de nous envoyer des baisers sonores. »
La
forme vigousse a aussi été relevée dans le Haut-Jura et à Nancy.
Remarque
: À noter que « Vigousse » est par ailleurs le nom d'un
hebdomadaire satirique romand, créé en 2009.
Source
: André Thibault, Pierre Knecht, Dictionnaire suisse romand, Zoé,
2012
Exposition des mots
Brochure pédagogique